lundi 13 février 2012

La Foi en l'Occident


L’Occident est une route. C’est un voyage initiatique. Une conquête perpétuelle, des autres et de soi-même. Je crois avoir compris une chose majeure. Peut-être la seule chose qu’il faut vraiment comprendre.

L’homme blanc s’est perdu dans une modernité qu’il a lui-même créée. Il est le seul à avoir osé tuer son Dieu et prendre sa place. Depuis le toit du monde, il est passé par la colonisation civilisatrice, puis par la tragédie nazie, il est aujourd’hui à la fois le sujet et l’objet de ce qui s’avère être une volonté de disparition totale et définitive. Mais son identité, qu’il l’impose aux sauvages de tous horizons, qu’il la réduise dans une svastika ou qu’il la haïsse au point de tout mettre en œuvre pour l’éradiquer, ne mourra pas.

Notre nature toute entière est faite pour brûler et renaitre de ses cendres. Notre cœur est incandescent. Il dépassera toutes les haines dont il est l’objet puisqu’il sait rire en se suicidant. Il relèguera toutes les menaces au rang de mauvaises blagues puisqu’elles ne seront rien à côté de la violence qui le caractérise. L’Occident lorsqu’il est tenu en joue par un des nombreux types qui veulent sa peau parviendra encore à se mettre une balle dans la tête devant les yeux effarés du gars d’en face, puis se réveiller au sol tel un zombie et ramper pour aller bouffer la jambe de l’assaillant encore sidéré par ce qu’il voit. Chaque péripétie aussi sombre soit-elle ne sera qu’un chapitre de plus dans un livre qui ne se fermera jamais.

C’est cette aptitude à penser le monde de manière dynamique et à le vivre comme tel qui nous sauvera encore et encore. C’est pourquoi toute vision figée est vaine en ce qui nous concerne. Ceux qui passent des nuits blanches à bricoler un système parfait, à tenter de mettre au point un mode d’emploi qui aurait vocation à régir ad vitam eternam la vie des peuples de l’Ouest sont à côté de la plaque. Nous ne sommes pas des êtres du désert. Nous n’avons pas besoin d’un texte nous commandant ce qu’il faut manger et ce qu’il ne faut pas manger. Nous ne pouvons pas nous mettre à genoux, nous tourner dans une direction et attendre tantôt le bâton tantôt la carotte. Ce n’est pas nous. Ce n’est ni comme cela ni pour cela que nous marchons.

Nous reviendrons toujours de tout, parce que nous sommes faits pour ça. Nous sommes les héritiers d’un trésor qui n’existe pas encore. Nous ne craignons pas les ténèbres, nous les embrassons pour mieux gravir les premières marches qui mènent au paradis. Cette façon d’être si particulière constitue notre génie. Une auto-métempsychose permanente qui confine à l’immortalité. Elle nous est propre, et très peu sont capables de la comprendre. Notre mélodie est une cacophonie universelle, et personne ne peut la réduire au silence car elle sonne comme une énigme aux oreilles du monde.

Si la suite doit passer par l’exil, alors nous partirons, comme nos frères américains sont partis avant nous. Car oui, l’Amérique du Nord est notre sœur. Ne pas le voir derrière l’économie ou la politique c’est ne voir que la surface des choses, être aveuglé par l’opacité de notre époque. C’est ne pas voir que nous sommes Européens, qu’une Croix nous rassemble, bien au-delà des océans et bientôt des planètes. C’est ne pas saisir que ces gens nous voient dans leurs miroirs, chaque matin et chaque soir.

Il faut s’affranchir du détail, s’évader du contexte, s’extraire de cette pollution de l’esprit pour mieux comprendre que lorsque nous toucherons enfin le fond, c’est avec eux que nous nous retrouverons. Quand la matrice démocrate et laïque haut-débit sera directement implantée dans nos boîtes crâniennes, ou quand ces dernières seront chaque jour brisées par milliers par je ne sais quels avions dans je ne sais quelles tours, ils seront à nos côtés.

Au milieu des ruines encore fumantes de l’ère qui se dessine devant nous, quelques groupes d’hommes prendront conscience que leur destin n’a toujours fait qu’un et reconstruiront ensemble. Une communauté disséminée dans quelques enclaves retirées où la technique sera réduite à sa plus simple expression, et c’est au sein de cette laideur, de ce chaos, devant les vestiges, le soufre et les cendres de l’ancien monde qu’un jour nous bâtirons à nouveau. Et le ciel s’éclaircira, et le soleil brillera. Repartir à zéro avec comme trace inaliénable de notre étoile commune et éternelle, un crucifix de bois autour du cou.

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